LEIS INMOURTALO D'OULIEULO
Pichoun en rintrant de l'escolo passavian davans uno grando remiso, en bord de Repo, au pourtau coumo leis èstro toujour dubert. Rèn sus lou sòu mai tout lou plafoun èro tapissa deflour la tèsto en bas. N'avié de roujo, de verdo, de bluio, aurias di un grandaras drapèu.
Ero d’inmourtalo que secavon pèr n’en faire de courouno pèr lei mouart. Nourmalamen jauno,èro eisa de lei tegne mai, après, falié lei faire bèn seca. Pourtavon bèn soun noum: culido avans d'espeli, èro uno flour que boulegavo pas emé leis annado.
Ero la grando prouducien d'Ouliéulo. Se la culido èro alassanto, que falié passa la journado d’à-geinous, èro bèn pagado. Coumo si n’en mandavo dins touto l'Europo, lou vilàgi n’en
vivié bèn. Fau sache qu’es un Ouliéulen, Bartoumiéu Dagnan, qu'avié adu e desvouloupa
aquelo flour.
Aro, si n'en vis plus gaire
Resto uno cansoun cantado dins tout lou Lengado: L'Inmourtalo.
Sàbi un païs e uno flour
Que l'apelan la de l'amour....
Vai pichoun, fau camina, fau camina
Amount vers l’inmourtalo....
Belèu veiren jamai la fin
La liberta n'es lou camin.
LES IMMORTELLES D'OLLIOULES
Je me souviens lorsque j'étais enfant- c'est loin ! en rentrant de l'école nous passions devant une grande remise, au bord de la Reppe, au portail comme les fenêtres toujours ouverts. Rien sur le sol mais tout le plafond était tapissé de fleurs la tête en bas. Il y en avait des rouges, des vertes des bleues, on aurait dit un grand drapeau.
C'était des immortelles qui séchaient pour en faire des couronnes pour les morts. Normalement jaunes, il était facile de les teindre mais, ensuite, il fallait les faire bien sécher. Elles portaient bien leur nom: cueillies avant l'épanouissement, elles restaient intactes au fil des ans.
C'était la grande production d'Ollioules. Si la cueillette était pénible, car il fallait passer la journée à genoux, elle était bien payée. Comme elles étaient expédiées dans toute l'Europe, le village en vivait bien. Il faut savoir que c'est un Ollioulais, Barthélémy Dagnan, dont une rue porte le nom, qui avait amené et développé cette fleur.
Il reste une chanson qui, volontiers reprise par tout le public, est chantée dans tout le
Languedoc: l'Immortelle.
Je connais un pays et une fleur –
que nous appelons celle de l’amour...
Va, enfant, il faut cheminer,il faut cheminer-
En haut vers l'immortelle...
Peut-être ne verrons-nous jamais la fin, -
la liberté en est le chemin.
A BERNARD
ESCOLO DE LA TARGO