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ACANTARI

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Lou plesi de canta n'en Prouvençau


la Coupo : dispousicioun nouvello

Publié par Chorale ACANTARI sur 22 Juin 2017, 04:18am

Au 30 juillet 2017 de nouvelles dispositions s'appliqueront lors de l'interprétation de "La Coupo"

 

A compter du 30 juillet 2017, jour du cent-cinquantième anniversaire de la remise de la Coupo et de la première interprétation de la Cansoun de la Coupo, au regard des faits originels, de l’évolution et des pratiques actuellement constatées :

– le Félibrige préconise de se lever dès le premier couplet de la Cansoun de la Coupo et suggère de ne pas blâmer les personnes qui, dans l’enthousiasme, seraient tentées d’applaudir.

– Le Félibrige inviter les hommes à se découvrir la tête dès les premières notes.

– Le Félibrige précise que le dernier couplet chanté (le septième) s’interprète toujours un peu plus lentement et solennellement.

– Le Félibrige recommande toutefois de nuancer entre actes festifs et enthousiastes et actes commémoratifs et solennels. Le silence devra être respecté en des lieux et circonstances particuliers.

 

 

Le chant

C’est au cours de ce grand banquet qui avait été offert aux Catalans le 30 juillet 1867 que ces derniers, remirent la Coupe. Victor Balaguer prononça un discours fervent et émouvant auquel Frédéric Mistral, prévenu de ce présent précieux répondit en composant « La Cansoun de la Coupo ». Il la chanta à cette occasion pour la première fois. Lors du banquet la Coupe passa de mains en mains et chacun y but du vin de Châteauneuf du Pape provenant du vignoble de la famille Mathieu, l’un des sept fondateurs du Félibrige. Ce chant de sept couplets composés de quatre vers de sept pieds et un refrain de cinq vers mêle des sentiments de nostalgie et d’espérance avec un refrain au vigoureux enthousiasme (Mistral croyait l’avoir composé sur l’air de «Guihaume, Tòni, Pèire» un noël de Saboly (noëlliste comtadin du XVIIème s.), des recherches ultérieures ont permis de savoir que le noël est d’un certain frère Sérapion (XVIIème s.) sans qu’on soit sûr que la musique soit de ce même frère), il est devenu naturellement l’hymne du Félibrige, de la Provence et plus largement de l’ensemble des pays d’expression de langue d’Oc.

Les hymnes français et provençal semblent liés sans antinomie. Lors de la guerre 14-18 La Cansoun de la Coupo retentit dans les tranchées en Lorraine, faisant signal aux soldats du Midi. En 1924, le président de la République, Gaston Doumergue, fut accueilli dans les arènes de Nîmes par La Cansoun de la Coupo chantée par des milliers de personnes. Il en fut de même en 1950 à Toulouse pour le Président Vincent Auriol…

 

Hymne

Faut-il rappeler qu’en français le mot hymne a deux genres : masculin et féminin. Une hymne est une prière en strophes conformes à la prosodie latine qui se chante dans l’église. Au masculin, un hymne était dans l’antiquité un poème en l’honneur des dieux ou des héros. C’est dans ce sens qu’on peut parler aujourd’hui d’hymnes nationaux et régionaux. Dans un contexte étatique où on ne confondrait pas unité et uniformité il y aurait donc place pour un hymne national et des hymnes régionaux. En France, si on est Savoyard, on peut chanter avec le même respect La Marseillaise et Les Allobroges. De même en Corse avec le Diu vi salvi Regina. Chez nos voisins suisses, les « patoisants » parlant le francoprovençal ont la même révérence pour l’hymne confédéral suisse et le Ranz des vaches. Nul ne songerait à accuser les uns et les autres de séparatisme.

 

L’usage :

La Cansoun de la Coupo se chante généralement à la fin de manifestations de caractère félibréen, méridional, traditionnel ou régionaliste, mais elle est également chantée dans des manifestations ou cérémonies officielles, publiques ou familiales de tout ordre. D’ordinaire, seulement deux, trois ou quatre couplets (mais toujours le premier et le dernier) sur les sept qui la composent sont interprétés. Le dernier couplet se chante debout, la tête découverte pour les hommes, un peu plus lentement et solennellement. Cet usage, comme celui de ne pas applaudir est pratiqué par respect et dans le souvenir des Catalans morts à la guerre de 1914-18, mais on ne sait pas exactement lorsqu’il prit effet.

La Cansoun de la Coupo est interprétée dans sont intégralité en certaines occasions spécifiques et à l’issue du Banquet de la Coupo, lors de la Santo-Estello (congrès du Félibrige).

 

Motifs et modalités de la décision :

Parfaitement conscient et respectueux du fait qu’un hymne, même compris au sens de chant identitaire, ne s’applaudit pas, le Felibrige ne saurait mettre en cause cette notion élémentaire de déférence envers le symbole de caractère national et/ou philosophique qu’il représente. Toutefois, prenant en compte des pratiques actuellement constatées, à l’occasion du cent-cinquantième anniversaire de la Coupo, le Consistoire du Félibrige propose de faire évoluer les attitudes, habitudes et traditions relatives à l’exécution de la Cansoun de la Coupo.

– Considérant l’absence de tout témoignage probant sur le moment historique de la remise de la Coupe, on peut aisément imaginer que les convives, lors du banquet du 30 juillet 1867, restèrent assis quand Frédéric Mistral interpréta pour la première fois la Cansoun de la Coupo mais qu’à contrario ils applaudirent chaleureusement.

– Considérant le fait qu’aujourd’hui la tradition de ne pas applaudir un hymne s’estompe peu à peu notamment lors des rencontres sportives, mais également lors d’interprétations en des lieux ou circonstances diverses y compris des instants patriotiques et officiels.

– Considérant aussi que cette expression enjouée et spontanée traduisant engouement et enthousiasme n’est en aucun cas en opposition avec la notion de respect portée aux hymnes.

Le Félibrige, garant de l’héritage moral de Frédéric Mistral, invite désormais à ne plus s’insurger contre les applaudissements qui pourraient ponctuer la Cansoun de la Coupo.

Toutefois, cette indication ne s’appliquera pas dans des cas spécifiques, dans certaines occasions, situations ou lieux dans lesquels il conviendra foncièrement de respecter le silence (où le silence s’impose de lui même).

– Considérant les statuts du Félibrige de 1911 et 1934 qui stipule à l’article 110 : « Au moumen di brinde, lou capoulié canto la Cansoun de la Coupo que tóuti escouton de dre en anant au refrin » (Au moment des brindes le capoulié chante la Chanson de la Coupe que tous écoutent debout).

– Considérant la pratique bien ancrée au fil des années de se lever au dernier couplet, aujourd’hui quelque peu dépassée, les hymnes se chantant debout dans leur intégralité.

-Considérant que dans les rencontres bilatérales entre félibres et Catalans il y a un déséquilibre entre les premiers qui entonnent assis La cansoun de la Coupo et les seconds qui chantent entièrement debout Els Segadors.

Le Félibrige, garant de l’héritage moral de Frédéric Mistral, invite désormais à ne plus s’offusquer de l’attitude naturelle qui conduit à se lever dès le début de la Cansoun de la Coupo.

 

En conséquence :

A compté du 30 juillet 2017, jour du cent-cinquantième anniversaire de la remise de la Coupo et de la première interprétation de la Cansoun de la Coupo, au regard des faits originels, de l’évolution et des pratiques actuellement constatées :

– le Félibrige préconise de se lever dès le premier couplet de la Cansoun de la Coupo et suggère de ne pas blâmer les personnes qui, dans l’enthousiasme, seraient tentées d’applaudir.

– Le Félibrige inviter les hommes à se découvrir la tête dès les premières notes.

– Le Félibrige précise que le dernier couplet chanté (le septième) s’interprète toujours un peu plus lentement et solennellement.

– Le Félibrige recommande toutefois de nuancer entre actes festifs et enthousiastes et actes commémoratifs et solennels. Le silence devra être respecté en des lieux et circonstances particuliers.

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